Grève des tricycles à Bobo-Dioulasso:L’autorité municipale a-t-elle été mise à rude épreuve ?
L’esplanade de la mairie de la commune de Bobo-Dioulasso a vécu une ambiance peu ordinaire en cette fin matinée du mercredi 19 juin 2013 était effective et pour cause : La grogne des conducteurs et propriétaires des tricycles de la ville de Sya. A la suite de ce qu’ils ont appelé ‘’marche de protestation’’ contre la police municipale, des centaines de conducteurs de tricycles ont envahi la mairie centrale pour dénoncer l’agissement des agents de la police municipale de Sya. A l’aide d’un haut parleur, le président de cette corporation a demandé au bourgmestre de la ville, de les aider à lever l’interdiction des tricycles au niveau des transports en commun dans la ville de Sya. Et le maire de la commune de dire, qu’il lui serait impossible pour lui de lever un décret gouvernemental dans sa ville pour satisfaire une catégorie sociale donnée. En revanche, il les a rassuré en leur faisant comprendre que le rapport sera transmis à qui de droit afin qu’ensemble et dans certaines mesures, ils soient informés de ce qui en découlera.
Visiblement, l’autorité municipale est ‘’dans le pétrin’’. D’une part, les ‘’taximen’’ se plaignent de ce que les tricycles soient venus leur ‘’ravir la vedette’’ dans le transport en commun dans la cité alors qu’ils payent des taxes insupportables. Pour eux, il est normal que la mairie sévisse en interdisant aux tricycles de faire du transport en commun. De l’autre côté, les conducteurs et propriétaires de tricycles qui disent aider la catégorie sociale de la population la plus vulnérable, car selon eux cette catégorie pauvre n’a pas les moyens de se payer des courses en taxis surtout qu’ils sont les seuls à aller jusqu’aux périphéries de la ville pour convoyer les vendeuses de légumes entre autres au centre ville.
Nous sommes d’accord que la chèreté de la vie ‘’bouscule les imaginations’’ des uns et des autres dans la ville, (recherche de survie oblige) cela est vrai, mais il aussi vrai qu’une Loi votée à l’Assemblée Nationale ne peut être levée comme une délibération municipale pour se plier à l’exigence d’une frange sociale de la population. Il est alors juste que les conducteurs et autres propriétaires de tricycles sachent une fois pour toutes, que le maire de la commune ne peut rien contre un décret gouvernemental à fortiori présidentiel.
A la fin de la rencontre et sous une haute surveillance policière qui a duré environ une heure, les conducteurs de tricycles ont fait une ‘’démonstration de force’’ en remplissant leurs tricycles de clients au ‘’nez et à la barbe’’ et au nez des autorités municipales. C’est en fanfare qu’ils ont quitté l’esplanade de la mairie sous le regard impuissant du maire de la commune de Bobo-Dioulasso et des forces de sécurité restées cloitrés dans leurs véhicules. A dire vrai, l’autorité de l’Etat a vraiment ‘‘pris un sacré coup’’ et dans certaines circonstances, ils auraient peut être pris ‘’leurs jambes à leur cou’’. Mais que voulez vous, c’est ca aussi le Burkina Faso d’aujourd’hui. Attendons de voir !!!
Seydou DIABO
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